Pourquoi est-il important d’impliquer les hommes ? Souvent, lorsqu’il s’agit de violence basée sur le genre (VBG), on s’attend à ce que l’entière responsabilité de résoudre le problème repose sur les épaules des femmes et des filles. Les activités d’autonomisation des femmes et des filles sont formidables et contribuent en effet beaucoup à la lutte contre la violence sexiste sous toutes ses formes. Cependant, la violence basée sur le genre est généralement pratiquée par des hommes – ou dans leur intérêt – et par conséquent, ils doivent s’engager à y mettre fin également. Il n’est pas juste de demander aux femmes et aux filles de faire tout le travail pour changer quelque chose qu’elles ne veulent pas, et cela ne dépend pas d’elles.

Lorsqu’il s’agit de mutilations génitales féminines (MGF), c’est encore plus difficile. En fait, contrairement à d’autres types de VBG, les MGF sont souvent (mais pas toujours !) pratiquées par des femmes au sein de la famille et/ou de la communauté. Par conséquent, dans les premiers programmes de lutte contre les MGF, les hommes étaient souvent mis à l’écart. Plus récemment, cependant, les activistes qui luttent contre les MGF ont compris que, puisque les MGF sont enracinées dans l’inégalité de genre et les déséquilibres de pouvoir, il est crucial d’y travailler pour mettre fin à cette pratique. Par conséquent, l’égalité de genre ne peut pas être construite par un seul côté de la société. Les femmes font déjà la plus grande partie du travail, mais les hommes doivent remettre en question leur position et leurs privilèges.

Cela peut être favorisé, par exemple en déconstruisant les stéréotypes de genre, en particulier auprès des jeunes dans les contextes éducatifs formels et informels, ou en organisant des ateliers pour les adultes afin de lutter contre les masculinités toxiques. Il est bien sûr important de se rappeler que pour que le changement se produise, des interventions doivent être mises en place à tous les niveaux : non seulement au niveau individuel, interpersonnel ou communautaire, mais aussi au niveau systémique et  au sein des institutions, des politiques et de la société dans son ensemble. Cependant, chaque acteur du mouvement anti-MGF peut faire sa part et les organisations travaillant au niveau communautaire peuvent, entre autres, impliquer les hommes de manière significative pour contribuer à l’abandon de la pratique.

Impliquer les hommes dans l’abandon des MGF pose une série de défis et, par conséquent, les interventions doivent être soigneusement conçues et mises en œuvre. Cette petite brochure offre quelques conseils et contributions qui peuvent être utiles lors de l’élaboration et de la mise en œuvre d’activités impliquant des hommes et des garçons.