Rapport Webinaire: l’intersection entre le changement climatique et les MGF
La relation entre le changement climatique et les violences basées sur le genre, en particulier les MGF, est souvent négligée. Pourtant, les bouleversements environnementaux influencent considérablement cette pratique, ce qui rend essentiel de comprendre cette connexion pour un plaidoyer et une action efficaces. Afin d’approfondir cette question, nous avons organisé un webinaire avec deux expertes : Everlyne (Eva) Komba et Sharon Kibor.
Everlyne (Eva) Komba est une spécialiste du développement et de l’humanitaire possédant une vaste expérience en recherche, formation et politique publique. Elle a été consultante sur les MGF pour des organisations telles que The Guardian Media, le gouvernement kényan, Save the Children Somalia, FEMNET et The Girl Generation. En plus de son travail sur les MGF, elle s’engage activement pour l’autonomisation économique des femmes.
Sharon Kibor possède plus de 16 ans d’expertise en action humanitaire, réduction des risques de catastrophes et interventions liées au changement climatique au Kenya, en Somalie et en Éthiopie. Elle assure actuellement un leadership stratégique au niveau local pour le Center for Peace and Democracy (CPD) en Somalie, où elle soutient l’adaptation au climat, la résilience et les efforts de plaidoyer. Son travail met l’accent sur l’impact des chocs climatiques et des conflits dans la région de la Corne et de l’Afrique de l’Est.
Lors du webinaire, la discussion a porté sur la manière dont le changement climatique exacerbe les vulnérabilités favorisant les MGF, avec un focus particulier sur les communautés Masaï au Kenya. Les déplacements climatiques, les difficultés économiques et la rareté des ressources entraînent souvent des mécanismes d’adaptation, tels qu’une augmentation des cas de MGF alors que les familles cherchent à survivre aux crises économiques provoquées par les catastrophes climatiques. Les intervenantes ont souligné comment les chocs climatiques affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles, les rendant plus vulnérables aux pratiques traditionnelles néfastes. Elles ont également exploré le lien entre la religion et les MGF, notamment en lien avec les événements climatiques. De plus, la discussion a mis en avant le rôle essentiel des politiques, du plaidoyer et de l’engagement communautaire pour atténuer ces impacts. L’échange a souligné l’urgence de solutions intégrées qui prennent en compte à la fois la résilience climatique et la prévention des violences basées sur le genre.