Type IV & MGF

Incisions vaginales, raclements, hymenotomies (Dangouria, Haabize, Angurya, Gishiri) in Niger and Nigeria

 

Quoi, où, pourquoi?

Les hyménotomies sont des incisions faites à l’hymen. Dans certaines communautés, elles sont pratiquées sur des filles pour des raisons non médicales. La pratique n’est pas à confondre avec les hyménotomies pratiquées chirurgicalement comme le traitement chez les femmes ou les filles présentant un hymen non perforé entraînant des douleurs abdominales.

Au Niger, la pratique connue sous le nom de dangouria (langue hausa) ou haabize (zarma) implique deux procédures.

  1. L’enlèvement de l’hymen chez les filles nouveau-nées, généralement dans les 10 jours suivant la naissance, lorsqu’une petite partie de l’hymen est visible à l’extérieur de la vulve. Il est généralement effectué par des barbiers traditionnels, wanzam, ou sage-femmes, unguzoma, avec une lame de rasoir. 
  2. La deuxième procédure est pratiquée sur les filles qui se marient avant que leur corps ne soit complètement mûr, généralement entre 9 et 15 ans, et consiste à pratiquer une incision dans l’ouverture vaginale pour faciliter les rapports sexuels. (UNICEF, Ouedraogo, 2017)

Une étude des liens entre les coupures d’angurya et la fistule, au Niger, a montré que toutes les coupes avaient été pratiquées non pas comme un “rituel du passage de l’âge” (comme d’autres types de MGF), mais comme un “traitement” préventif de la dyspareunie (rapports sexuels douloureux), du manque d’intérêt pour les relations sexuelles ou du refus d’en avoir, ainsi que du comportement féminin jugé culturellement inapproprié par le conjoint, les parents ou les beaux-parents. 

Il existe une croyance au Niger, selon laquelle une fille peut naître avec une graine dans ses organes génitaux (gurya se traduit par une graine de coton) qui peut croître avec le temps et conduire à un dysfonctionnement sexuel. L’étude a montré qu’elle était pratiquée sur des femmes victimes de mariages d’enfants/forcés et aux prises avec des rapports sexuels sans consentement ou des violences physiques/sexuelles de la part de leurs maris. (Ouedraogo, 2017)

Les MGF sont largement répandues au Nigéria, comptant des pratiques allant de l’infibulation à l’excision en passant par les coupures de type IV sans prélèvement de chair. Les mutilations génitales de type IV comprennent les coupes d’Angurya et de Gishiri. Leur inclusion dans la définition des MGF par certains États en 2008, puis par l’ensemble du pays en 2013, a entraîné une hausse du taux de prévalence enregistré par rapport aux années précédentes. (DHS, 2013 et DHS, 2008)

De la même manière que la pratique effectuée au Niger, les coupures d’Angurya au Nigéria impliquent l’excision de l’hymen (hyménotomie ou grattage du tissu entourant l’ouverture vaginale) lorsqu’il est considéré comme trop épais. Il est généralement pratiqué sur les bébés peu après la naissance. On pense que sa pratique facilitera la pénétration lorsqu’un mari et sa femme consomment leur mariage, étant entendu culturellement qu’une femme n’aura pas de relations sexuelles avant le mariage. (Obianwu, 2019) 

Au Nigéria, cette pratique est plus fréquente chez les femmes de la communauté islamique (54%), celles des groupes ethniques Fulani et Hausa (87% chacune) et celles vivant dans la zone Nord-Ouest (84%). Les femmes sans éducation (70%) et celles du quantile le plus pauvre (76%) sont les plus susceptibles d’avoir subi une coupure d’angurya. (DHS, 2013)

Un autre type de MGF de type IV pratiqué au Nigeria et au Niger, les coupures de Gishiri. Elles consistent en une incision de la paroi vaginale antérieure ou postérieure à l’aide d’une lame de rasoir ou d’un stylo couteau. 5% des femmes au Nigéria ont subi cette procédure, principalement dans la zone Nord-Ouest (DHS 2013). Il est pratiqué comme opération “thérapeutique” prévenant un éventail d’affections comprenant des difficultés à l’accouchement, la stérilité, l’aménorrhée (absence de règles), les démangeaisons vulvaires (Obianwu, 2019, Ouedraogou, 2017). 

“Parmi les Haoussa du nord du Nigeria, il existe une croyance culturelle en une condition gynécologique appelée gishiri. Gishiri est le mot haoussa qui signifie “sel”. Il désigne le sel commun utilisé pour la cuisine et les sels chimiques déposés au fond des pots d’eau lorsque leur contenu s’évapore. (…) On pense que l’accumulation de “sel” dans le vagin est à l’origine de divers troubles gynécologiques mal définis.(Ouedraogo, 2017, p. 367)

Au Nigéria, le DHS signale également l’utilisation de substances corrosives, un type non classifié de pratiques génitales féminines nuisibles, qui est plus fréquent chez les femmes catholiques et les femmes du groupe ethnique Ijaw / Izon. (DHS, 2013)

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