Type IV & MGF

Autres formes de MGF de type IV

 

La définition du type IV a été modifiée dans la nouvelle typologie, publiée en 2007. Certaines formes ne se trouvent plus dans la définition des MGF type 4 de l’OMS. Il a été décidé de se concentrer sur les “coupures” en raison de leurs conséquences évidentes. Les raisons étaient :

  • Il n’y avait pas assez de recherche sur le sujet et on cherchait à éviter les partisans de l’étirement détruisent les efforts déjà déployés, notamment en matière de MGF
  • Des communautés telles que celles de la région centrale et occidentale n’ont pas été sensibilisées sur la question ; et certaines surtout de la région centrale étaient très protectrices de cette culture
  • L’impact dangereux évident de l’excision peut être utilisé comme un tremplin pour aborder d’autres pratiques tels que l’étirement, l’application d’herbes pour rétrécir ou assécher le passage et autres.

L’article qui suit propose de présenter plus brièvement des formes de modifications génitales non comprises dans la classification de l’OMS de 2007 ou peu développées que sont la cautérisation, l’introduction de substance corrosive dans le vagin, le massage du clitoris. La pratique de l’élongation labiale, bien que non comprise comme MGF de type IV, fait l’objet d’un article indépendant plus détaillé.

Cautérisation

Quoi, Où, Pourquoi ?

La cautérisation est définie ici comme la destruction d’un tissu en le brûlant avec un fer chaud. Ceci a été décrit comme un remède pour plusieurs problèmes de santé, notamment les saignements, les abcès, les plaies, les ulcères et les plaies, ou pour la “contre-irritation”. Le terme “cautérisation” a été retenu dans la description par l’OMS des MGF de type IV, mais les spécifications ont été supprimées pour rendre la description plus générale, car il existe peu de données sur cette pratique. (WHO, 2008)

Incisions pour l’introduction d’herbes en Afrique du Sud (non compris dans la classification de l’OMS)

Quoi, Où, Pourquoi ?

Différents types d’altérations vaginales nuisibles ont été rapportés en Afrique du Sud. Des études réalisées dans les années 1990 ont mis en évidence des incisions génitales chez des travailleuses du sexe du KwaZulu-Natal. Ces femmes ont signalé la pratique de l’ukugcaba : faire de petites incisions dans la région génitale près des lèvres avec une lame de rasoir, après quoi des substances à base de plantes ont été frottées sur les plaies, prétendument pour attirer les hommes et les satisfaire sexuellement. (Scorgie et al, 2010)

D’autres pratiques génitales féminines rapportés au pays incluent la rupture rituelle de l’hymen avec un doigt ou une corne d’animal, une petite coupure au-dessus du clitoris (Lobedu) et une traction des lèvres pour allonger les labia majora.

Il convient de noter que l’OMS ne mentionne pas l’Afrique du Sud comme pays dans lequel les MGF sont pratiquées, à l’exception des communautés migrantes (Kitui, 2012).

Le séchage et resserrement vaginal (non compris dans la classification de l’OMS)

Quoi, Où, Pourquoi?

Le séchage et le resserrement intra-vaginaux sont couramment pratiqués dans certaines régions d’Afrique australe. La pratique est un sujet de discussion parmi les spécialistes depuis les années 1950. Les opérations intra-vaginales courantes comprennent l’insertion d’herbes et d’autres agents pour resserrer le vagin avant le coït, ainsi que du savon et de l’eau pour nettoyer le vagin. Dans les communautés où elles sont pratiquées, ces pratiques sont considérées comme fondamentales pour la construction de l’identité féminine, de l’érotisme et de l’expérience du plaisir. Les femmes elles-mêmes ont décrit le dessèchement et le resserrement vaginaux comme un pouvoir, augmentant ainsi la perception de la propreté vaginale et du plaisir sexuel pour elle et son partenaire. (Audet et al, 2017)

Néanmoins, un assèchement et un resserrement vaginal peut être associé à l’altération de la flore vaginale et à des lésions vaginales entraînant une irritation et une inflammation et rendant les femmes plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles, au VIH et à la vaginose bactérienne (Bagnol et Mariano, 2008, Audet et al, 2017)

Massage du clitoris (non compris dans la classification de l’OMS)

Les preuves rassemblées au cours d’une étude réalisée par le Population Council suggèrent que certaines communautés de l’État d’Imo, au Nigéria, effectuent un “pressage” ou un “massage” de la vulve / du clitoris. Ceci est pratiqué en tant que transition d’excisions de type I ou de type II qui sont traditionnellement pratiquées dans les premières semaines ou mois après la naissance. Dans les familles qui décident de ne plus faire exciser les filles, le clitoris ou les organes génitaux externes sont pressés ou massés à la place, généralement pendant le bain de la petite fille avec de l’eau chaude ou de la vaseline. Ce “massage” est pratiqué pour les mêmes raisons que l’excision, par exemple, pour diminuer la sensibilité afin de réduire les envies sexuelles et prévenir la promiscuité sexuelle/les relations sexuelles extra-conjugales ou avant le mariage, ainsi que pour des raisons esthétiques (empêcher le clitoris/les intérieures de se développer et d’être visibles hors des lèvres extérieures). Les résultats suggèrent que certains agents de santé de l’État d’Imo encouragent cette transition en tant qu’alternative, non-néfaste, à l’excision. Toutefois, les opposant.e.s aux MGF (du gouvernement et de la société civile) décrivent la pratique du massage/pression comme une MGF de type IV et découragent fortement la pratique. Cependant, certain.e.s obstétricien.ne.s et gynécologues ont contesté cette affirmation et soutiennent que le “massage clitoridien” est bénin, n’a aucun effet physique et ne peut pas être classé en tant que MGF. (Obianwu, 2019)

Au cours de la discussion, un membre de la CoP nous a informé de l’utilisation de la pierre d’Alun en Afrique de l’Ouest

La pierre provoque une contraction momentanée du vagin, ce qui peut donner l’apparence de virginité à une femme qui a déjà eu des relations sexuelles. On prétend que si une femme utilise régulièrement la pierre d’alun, les parois du vagin deviennent rigides et peuvent se déchirer en accouchant. Cette pierre détruit la flore vaginale qui aide à protéger les femmes contre les maladies sexuellement transmissibles. De plus, comme la poudre de la pierre a la consistance du sable, elle provoque inévitablement des irritations pouvant entraîner des cas graves de vaginite.”

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