L’approche psychocorporelle vise à traiter le traumatisme physique et psychologique en réconciliant et réunifiant corps et psyché. Elle “invite la personne à prendre davantage conscience de son ressenti corporel” (GAMS Belgique, 2020, p.96) soit à se connaître, à écouter et à faire confiance à son corps. Elle est particulièrement appropriée pour les femmes victimes de violences basées sur le genre et permet de contrer les obstacles liés à l’indicibilité du traumatisme vécu par des exercices corporels, comportementaux.
La thérapie brève vient en complément d’autres approches et s’axe sur la prise de conscience des ressources positives dont disposent les femmes par la fixation de petits objectifs et exercices concrets de gestion et sortie du stress. Elle “permet aux femmes de sentir qu’elles reprennent le contrôle de leur vie malgré un contexte de réalité encore difficile” (GAMS Belgique, 2020, p.99) et de renforcer leur optimisme.
L’EMDR (Eye Movement Desensitisation and Reprocessing) travaille directement sur le stockage de l’évènement dans la mémoire traumatique et cherche à le reprogrammer et le déplacer dans la mémoire du passé autobiographique où les réminiscences de l’évènement s’accompagnent d’une charge émotionnelle moindre. Pour ce faire, le.la thérapeute recoure à des stimulations sensorielles lorsque l’évènement traumatique refait surface et les répète jusqu’à atténuer voir neutraliser les émotions y étant associées.
L’art-thérapie (créativité) permet de faciliter la communication et l’expression de la femme consultant en usant de symboles, de figures plutôt que du langage parfois insuffisant ou difficile à employer.
La thérapie psychosexuelle peut être appropriée pour aider la femme à se reconnecter avec et se réapproprier sa sexualité comme source de plaisir, à améliorer son estime d’elle-même, de son corps et de ses organes génitaux. Elle est particulièrement indiquée en accompagnement (amont et/ou aval) des opérations de chirurgie reconstructrices.
L’Atelier d’Expression Corporelle est l’une des approches collectives envisageables permettant de travailler sur la conscience corporelle soit la “conscience subjective des sensations du corps provenant des stimulations de l’intérieur du corps comme de l’extérieur” (GAMS Belgique, 2020, p.113) notamment par la danse. Elle permet à la fois de se ré-approprier son corps et d’interagir avec les autres.
Les groupes de parole permettent aux femmes de confronter et partager leur expérience, de rompre avec l’isolement social dans lequel elles sont souvent, de réapprendre à faire confiance aux autres. Ils peuvent aussi être particulièrement appropriés dans des contextes où le sujet des MGF et de ses contextes est tabou afin de libérer la parole individuelle par l’effet d’empowerment du groupe.
La chirurgie reconstructrice peut être adaptée pour certaines femmes dans la continuité de leur accompagnement psycho-sexuel. Elle peut s’inscrire dans une démarche de (re)construction identitaire, une façon de se (ré)approprier, renouer avec sa féminité. Elle peut aussi agir comme restitution symbolique et volontaire de ce qui a été enlevé sans consentement dans l’enfance et réparation du stigma visible pouvant renvoyer au traumatisme subi. La récupération physique, esthétique et symbolique ainsi permise peut aussi œuvrer à l’amélioration de la vie sexuelle et intime (Sharif M., 2020 ; GAMS Belgique, 2020).
Avec la hausse des demandes de reconstruction du clitoris, la question du pourquoi s’est rapidement posée. Il a ainsi été mis en évidence l’importance des discours stigmatisants et victimisant la sexualité des femmes excisées, la volonté de se conformer aux standards sociaux entourant les organes génitaux féminins (Johnsdotter S., 2019). Le recours à l’opération n’est pas une solution en soi et ne convient pas à toutes les femmes comme en atteste un nombre croissant de recherches (Johnsdotter S., 2019; Mohamed S. et al., 2018 ; Nawal M. et al., 2019). Parfois la thérapie psycho-sexuelle suffit à répondre aux besoins des femmes sans passer par la chirurgie, soulignant la nécessité de ne pas sous-estimer l’importance des approches holistiques et pluridisciplinaires dans la prise en charge des femmes vivant avec une MGF.