Dans les situations d’urgence, l’effondrement général de l’ordre public et des normes sociétales protectrices accroît la vulnérabilité des populations, notamment des femmes et des filles. Les liens sociaux sont perturbés et les difficultés économiques s’aggravent en raison des possibilités d’emploi limitées. Le manque de protection et de stabilité résultant de la fragilité des contextes contribuent souvent à accroître la violence à l’égard des femmes et des filles.
En période de difficultés économiques ou de catastrophe naturelle, par exemple, les parents ou le personnel soignant peuvent être amenés à soumettre leurs filles à des MGF dans des communautés où cela augmente la « chance » d’un mariage précoce. Le mariage d’une fille en temps de crise est un moyen pour les familles d’obtenir un soulagement financier grâce à la dot et de s’assurer que les filles sont protégées et financièrement sécurisées par les liens du mariage. Les MGF peuvent être pratiquées même par des familles qui sont conscientes du préjudice à court, moyen et long terme en raison des avantages immédiats perçus. Parfois, les MGF sont pratiquées pour sauver l’”honneur” de la famille, en particulier si une fille a été victime d’un viol pendant un conflit armé. (Coalition for Adolescent Girls, 2012)
Lorsqu’une communauté est confrontée à l’insécurité, les efforts pour maintenir ou rétablir la paix occupent généralement la majeure partie de l’attention des autorités d’une communauté et l’État de droit ne sera pas aussi fermement mis en œuvre qu’en temps de paix. Par conséquent, l’absence de protection juridique expose davantage les femmes et les filles au risque de subir des MGF, sans conséquences pour les auteurs.rices.
Enfin, les exciseur.se.s traditionnel.le.s peuvent également connaître une instabilité et des difficultés en situation de crise, ce qui peut alimenter leur motivation à poursuivre et même à accroître la pratique pour générer des revenus.
Au Cameroun, en septembre 2012, un rapport a révélé que les inondations avaient mis les familles à rude épreuve sur le plan économique. Un père de famille de la communauté a déclaré : “Si les hommes venaient chercher nos filles, nous les donnerions”.DFID (2013)
Pendant le conflit au Yémen, les familles craignaient que leurs filles ne soient victimes de la traite des êtres humains ou réduites en esclavage. Elles recourent aux MGF et au mariage d’enfants pour ce qui semble être une option plus sûre. (partie prenante)
Les participant.e.s au dialogue international virtuel des parties prenantes ont spécifiquement souligné la nécessité de trouver des moyens de discuter des MGF avec les communautés tout en répondant à leurs principales priorités en temps de crise.