Financements innovants

A travers le monde, la majorité des organisations féministes, et les organisations consacrées aux droits des femmes et des filles sont sous-financées ; c’est ce que révèle une étude menée par l’association pour les droits des femmes dans le développement (AWID). Dans cette enquête qui a ciblé plus d’un millier d’organisations, il s’est avéré que deux tiers des candidats ont des budgets annuels inférieurs à 50.000 USD. La raison de cette tendance répond à la réalité de terrain en effet, les organismes consacrés à la défense des droits des femmes sont généralement des petites et moyennes organisations (taille, ressources humaines, … limitées). De ce fait, les fonds importants ne leur sont pas réservés – fonds qui, bien entendu, leur permettraient se déployer davantage sur le terrain. Ainsi, ces organisations consacrées aux droits des femmes et des filles manquent de ressources et présentent souvent des lacunes organisationnelles.  

Afin de remédier au défi de l’accès au financement, les petites et moyennes organisations pourraient se focaliser sur deux points centraux :

• Dans un premier temps, se conformer aux conditions strictes exigées par les donateur.rice.s, à savoir : statut juridique, constitution et règles de travail, gestion, antécédents, bon dossier de comptabilité, enregistrement de plus de deux ou trois ans, composition du personnel, …
• Dans un second temps, il s’agirait de développer leur capacité d’absorption. Les bailleurs de fonds et les organisations sont souvent coincés dans un cercle vicieux où les petites organisations de femmes sont considérées comme n’ayant pas la capacité d’absorption nécessaire à leur développement. Pour cette raison, leur financement n’augmente pas alors que si elles disposaient de ressources financières plus importantes, leurs capacités organisationnelles se multiplieraient.

Les bailleurs de fonds et les donateur.rice.s ont tendance à travailler avec des organisations relativement grandes et à ne pas collaborer directement de petites organisations au niveau local. Cela est dû au travail et aux efforts nécessaires pour gérer les petites subventions ainsi que pour superviser le travail des acteur.trice.s des organisations de base. Les exigences de financement ont tendance à être lourdes et favorisent par défaut les grandes organisations, qui dans certains cas peuvent travailler avec des plus petites pour l’exécution. Il serait ainsi nécessaire de trouver quelles stratégies mettre en place afin de soutenir ces petites et moyennes organisations afin que tous les acteur.rice.s peut importer leur taille puissent mieux se déployer sur le terrain avec toutes les ressources nécessaires dont elles ont besoin.

Pour les organisations spécialisées sur la question des MGF, une solution efficace pour surmonter ce défi serait : 

• La sollicitation d’organisations non gouvernementales internationales (ONGI)  
• Ainsi que les fonds féminins.  

La première étape consiste à finaliser la stratégie globale de recherche de fonds de son organisation en connaissant les exigences de votre organisation – besoins de financement immédiats/à court ou à long terme.

Ensuite, explorer les portails communs ou les moteurs de recherche des ONG et des organisations/institutions donatrices. Les étapes subséquentes sont relatives à la recherche de donateur.rice.s : outils et techniques, démarrage de la cartographie des donateurs. Dans son étude, Funds for NGO montre les principales considérations à rechercher pour aider dans ce processus – celles-ci sont décrites comme les 4 C : cohérence, capacités, calendrier et cases à cocher pour l’éligibilité. 

En outre, afin de mobiliser plus de financements (y compris de nouvelles sources de financements (bailleurs privées, fondations, institutions diplomatiques, …) diverses stratégies peuvent être mobilisées : 

• Comment mieux communiquer sur les projets dans le but de mettre en avant le changement qu’il apporte aux femmes et filles concernées par les MGF, à la communauté, et à la société tout entière ?

 Il est important de savoir que le bailleur, le donateur.rice ne finance pas qu’un projet mais accompagne une vision, un changement, déjà amorcer même à très petite échelle. Communiquer sur ces résultats des projets c’est bien de montrer leur impact et le changement que ces résultats produisent dans la vie de personnes concernées c’est encore mieux et cela parle beaucoup plus aux bailleurs, et donateur.rice.

Dans cette optique, une communication peaufinée, storytelling (pouvoir montrer de façon explicite, un compte rendu effectif du projet, son bien-fondé le changement qu’il produit, une communication du projet axée sur la réalité à laquelle toute personne peut s’identifier et participer à ce changement souhaité) inclus, est un élément central. Global Giving a produit une liste de contrôle qui montre quelques aspects importants comme : centrer votre histoire sur un seul personnage, chroniquer une transformation et transmettre les émotions de votre personnage 

•  La seconde solution est de miser sur la transparence et la responsabilité auprès des donateur.rice.s.
• Enfin, démontrer, évaluer et mesurer l’impact social des projets constitue une démarche indispensable. 

Pour mieux discuter du sujet, nous essayerons de répondre aux questions suivantes : 

1. Selon vous, que devraient faire les petites organisations pour avoir accès à plus de financements ?
2.   Quelle importance accordez-vous au storytelling en ce qui concerne l’accès aux fonds ? 
3. Quels mécanismes pouvons-nous mettre en place afin que les petites organisations ne se sentent pas en concurrence avec les grandes organisations ? N’y a-t-il pas lieu de redéfinir les modalités de collaboration et aller vers un accompagnement et un renforcement de capacités mutuelles ?