La conférence “FGM/C is our issue too: Voices from Asia” (« MGF/E est notre problème également : Voix d’Asie ») a été organisée par le Asian Network to End FGM/C (Réseau asiatique pour mettre fin aux MGF/E), fondé par Arrow et le projet Orchidée afin de mettre en lumière la réalité des MGF au sein des communautés asiatiques.
Depuis longtemps, les MGF sont pensées comme étant une « pratique africaine ». Cependant, depuis que les données statistiques sont devenu de plus en plus accessibles, la compréhension de cette pratique en tant que préoccupation mondiale a augmenté.
Actuellement, seuls deux pays en Asie ont des données représentatives sur les MGF : l’Indonésie et les Maldives. Cependant, des documentations complémentaires suggèrent que les MGF sont présentes dans les communautés locales de 8 autres pays : la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, Singapour, l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Sri Lanka. Ces données montrent de grandes variations en termes de taille des populations affectées et des formes de MGF pratiquées.
La conférence nous a permis d’accéder à une meilleure compréhension de la pratique des MGF dans certaines de ces communautés.
Les résultats clés d’une étude réalisée dans la région de Bangsamoro aux Philippines montre que beaucoup de personnes pensent encore que les MGF sont une pratique liée à l’Islam. Ils ne considèrent pas certains types de mutilations des organes génitaux féminins comme des MGF mais plutôt comme une “circoncision féminine”. Grâce à un nouveau programme dans la région, les MGF sont de plus en plus reconnues comme une pratique néfaste, aujourd’hui remplacée par des pratiques alternatives sans mutilation génitale.
En Malaisie, le type de MGF le plus couramment pratiqué est le type IV. Tout comme au Philippines, beaucoup de personnes croient encore que c’est une pratique religieuse. Avec le temps, les sages-femmes ont arrêté de pratiquer les MGF au profit des docteurs qui ont, eux, commencé à exciser.
En Indonésie, les sages-femmes pratiquent les MGF sur les nouveaux nées dans le cadre d’un « forfait » où les bébés ont les oreilles percées et sont excisées en même temps. Contrairement à certaines autres communautés, en Indonésie les MGF sont plus fréquentes dans les zones urbaines que dans les zones rurales.
En conclusion, les intervenant.e.s ont souligné le besoin de récolter des données en Asie , particulièrement au niveau local et régional, afin de mettre en place des programmes anti MGF efficaces. Travailler avec des associations locales est la clé pour créer un espace de débats et de prise de consciences au sein des communautés.