Comment lutter contre les MGF transfrontalières ?

Au niveau national Une législation nationale plus ferme concernant les mutilations génitales transfrontalières et la poursuite de ceux impliqués dans leur pratique est nécessaire. En ce sens, Felister Gitonga a souligné le rôle de la loi Kenyane interdisant les MGF. « La mise en œuvre de la loi sur l’interdiction des MGF au Kenya (2011) a également contribué à l’augmentation des MGF transfrontalières. La loi criminalise les mutilations génitales féminines transfrontalières en vertu de l’article 21. La collaboration entre les organisations communautaires, les agents de police communautaire et les organismes d’application de la loi a intensifié l’application de la loi au Kenya, les autorités étant très vigilantes pendant la saison d’excision. Ainsi, les membres de la communauté choisissent d’emmener des enfants en Tanzanie où les autorités ne sont pas très vigilantes. »

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Travailler avec les Kurdes d’Irak et d’Iran

Une membre de Wadi a également partagé des informations sur les opportunités de collaborations transfrontalières entre Kurdes d’Iran et d’Iraq. “Nous avons, à la frontière entre l’Irak et l’Iran, une situation tout à fait particulière où les Kurdes sont affectés des deux côtés de la frontière (dans le Sud les Arabes sont aussi concernés, mais nous ne travaillons pas dans cette zone). La situation est d’autant plus difficile qu’il n’y a pas d’important donneur de fonds prêt à financer des projets en Iran. De plus, en parallèle, l’Iran n’acceptait pas que la communauté internationale travaille sur ce terrain ni même que des ONG locales établissent des connections avec l’international. Le point positif est que la télévision kurde iraquienne est très populaire en Iran. Ainsi, les Kurdes iraniens voient nos spots télévisés contre les MGF, les talk shows, etc. Cela a permis de débuter une discussion en Iran avant même que nous ayons pu débuter notre travail au-delà de la frontière.

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La situation dans des pays spécifiques

Cinq pays, le Kenya, l’Ouganda, l’Éthiopie, la Tanzanie et la Somalie, comptent pour près d’un quart des 200 millions de femmes et de filles dans le monde qui ont subi des mutilations génitales féminines (environ 48,5 millions). Alors que la prévalence des MGF chez les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 21% au Kenya, 98% en Somalie, 65% en Éthiopie, 10% en Tanzanie et seulement 0,3% en Ouganda. Récemment, un rapport de l’UNFPA Kenya note que les communautés transfrontalières ont souvent une prévalence plus élevée (1). Dans les cinq pays, cinq groupes ethniques résident dans plus d’un pays (les Kikuyu, les Kuria, les Maasaï, les Pokot et les Somalis). Ils partagent des traditions et des cultures, y compris la pratique des MGF.

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Qu’avons-nous appris de la discussion ?

Que retenir des contributions des membres ? Voici les idées principales qui ont émergé lors de la discussion sur les MGF transfrontalières : Repenser et questionner la notion de ‘‘frontière’’. De nombreux membres ont insisté sur l’omniprésence de frontières ‘‘artificielles’’ en Afrique, marques des divisions héritées de la colonisation et clés d’explication fondamentales des MGF transfrontalières. Ne plus penser seulement en termes de frontières et d’Etats pour privilégier une approche en termes de communautés vivant et partageant une culture et des traditions dépassant les frontières. De ce fait, franchir une frontière ne se traduit pas automatiquement par le sentiment d’être étranger dans le pays de destination. Une coopération et collaboration accrues s’imposent ainsi comme nécessaires entre les pays abritant les mêmes communautés.

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Focus sur les MGF transfrontalières au Burkina Faso et Mali

Joséphine Wouango, anthropologue, nous a fait part de ses connaissances et de l’avancée de ses recherches sur les MGF transfrontalières entre le Burkina Faso et le Mali. Joséphine Wouango est maitre de conférences à l’Université de Liège, en Belgique, et experte en recherche qualitative travaillant avec diverses organisations. Elle assiste actuellement l’Agence belge de développement (ENABEL) en tant qu’experte pour ses programmes de coopération bilatérale en Afrique de l’Ouest sur l’égalité des sexes, la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes. Elle apporte une perspective anthropologique pour les aider à mieux comprendre le contexte et les besoins des populations qu’ils ciblent.

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Importance des liens culturels et familiaux

Instruments juridiques régionaux sur les MGF Des obligations juridiques spécifiques existent pour le continent africain : Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples (art 18) Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (art 21) Protocole de Maputo (Protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, art 5). Le Protocole de Maputo (The Protocol to the African Charter on Human and Peoples Rights on the Rights of Women in Africa) oblige les États africains à adopter des lois contre les MGF (ainsi que d’autres pratiques néfastes qui nuisent aux droits fondamentaux des femmes),

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Situations juridiques facilitant la pratique transfrontalière des MGF

Eviter la loi Les mutilations génitales féminines demeurent un acte culturel et religieux profondément ancré dans les communautés pratiquantes. Bien que des efforts mondiaux aient été faits pour limiter ce problème, les preuves suggèrent que les familles, les exciseuses et les praticien.ne.s trouvent toujours des «moyens créatifs» de maintenir la pratique.

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